« Depuis plus de deux ans, l’Ukraine est plongée dans une guerre intense, la plus grave en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.
Quatre-vingt pour cent de la population ukrainienne a vu un proche blessé ou tué et près de 10 millions de personnes ont perdu leurs maisons. Les Russes ont commis des massacres et des viols dans les territoires occupés, et ont enlevé des enfants à leurs parents. Anxiété, stress, tension, problèmes de sommeil et d’alimentation, irritabilité, colère, inquiétude constante et épuisement : plus de cinquante pour cent de la population ukrainienne souffre au moins de l’un de ces symptômes. La santé mentale de la population est devenue un enjeu majeur.
Ce projet a pour but de montrer les blessures invisibles et profondes que l’agression russe engendre. Il se répartira en trois parties.
Les soldats : épuisés physiquement et mentalement, certains ont vu des horreurs que la plupart des civils ne connaîtront jamais. À leur retour après de longs mois au front, ils ressentent un sentiment d’inutilité et une incompréhension. Des centres de thérapie, comme celui de Pavlivka installé à Kyiv, aident les militaires à soigner leurs troubles psychologiques.
Les civils : dans les territoires qui ont été occupés par les Russes, puis libérés, les dégâts psychologiques sont immenses. Il y a d’une part celles et ceux qui ont subi les violences de l’armée occupante, qui ont été blessés par la guerre ou qui vivent avec le deuil d’un être cher et la peur constante des bombardements. Des cellules psychologiques sillonnent les campagnes pour rentrer en contact avec les habitants des endroits reculés.
La jeunesse : dès 2014, les régions de l’est de l’Ukraine ont été affectées par la guerre. Une génération entière n’a jamais connu la paix. Dans certaines villes comme Dnipro et Kharkiv, les écoles sont devenues souterraines. Comment cette jeunesse, après les années de la pandémie de Covid-19 puis celles de la guerre, peut-elle se reconstruire moralement ? »
“Ukraine, les blessures invisibles” fera l’objet d’une exposition au Pavillon Comtesse de Caen, Palais de l’Institut de France, à l’automne 2026.
Les finalistes 2024 : Pierre Faure, Véronique de Viguerie et Sophie Zénon.